Les recherches associent notamment les sels d'aluminium à des risques pour le système immunitaire, le système nerveux (toxicité nerveuse et participation au développement aux maladies dégénératives comme alzheimer), les testicules et le système osseux. Des liens ont aussi été envisagés avec l’apparition de cancer (en particulier du sein).
Les voilà de nouveau médiatisés car en novembre 2011, l’AFSSAPS (devenue depuis ANSM), saisie en 2000 sur le sujet a posé de nouvelles règles d’utilisation des sels d’aluminium en cosmétique.
Il y est établi dans ce rapport, qu’une fois dans le corps l’aluminium peut atteindre le cerveau et passer la barrière placentaire mettant en danger le fœtus.
On apprend aussi que son élimination est longue (plusieurs années) entraînant un risque d’accumulation.
Au vu de ces données la dose autorisée dans les cosmétiques a été divisée par 10 ce qui est significatif.
La présence de ces sels devant être accompagnée de la mention : « Ne pas utiliser les cosmétiques contenant de l’aluminium sur une peau lésée », donc pas après le rasage, l’épilation, sur peau endommagée, irritée. En effet des études ont noté un passage jusqu’à 40 fois supérieur sur une peau lésée.
L’agence nationale de sécurité estime qu’il n’est pas possible de protéger le consommateur vis à vis des risques d’application sur une peau lésée.
Hors à l’évidence chez les femmes l’épilation devient dès lors une limite à l’application de ses anti-transpirants.
Rappelons que si les déodorants, ou plus exactement les anti-transpirants ont été mis sous les feux de l’actualité, ils ne sont pas les seuls cosmétiques à contenir des sels d’aluminium.
A partir de ces nouvelles données se pose de nouveau la question : « Et la pierre d’alun dans tout ça ? », en effet elle fait partie de ce rapport d’évaluation puisque c’est un sel d’aluminium.
Elle soulève d’autant plus d’inquiétudes dans les salons et magasins bios puisqu’elle est présentée comme une alternative plus naturelle aux déodorants.
Premier constat toutes les pierres d’alun ne sont pas de même qualité. Elles peuvent être naturelle (issue de l’extraction), naturelle reconstituée, ou synthétique.
La vraie question, quel qu’en soit la qualité, est de savoir si l’aluminium contenu dans cette pierre pénètre la peau pour se retrouver dans l’organisme.
La réponse est pour le moins technique.
Grâce au Professeur Roger Deloncle, chercheur spécialisé depuis longtemps dans la toxicité de l’aluminium j’ai pu comprendre le cheminement que la pierre d’alun va vivre à l’abri de nos aisselles.
Tout d’abord ce sel d’aluminium (la pierre d’alun naturelle est un sulfate d’aluminium et de potassium) va se dissoudre dans la sueur.
Au pH de la sueur l’aluminium va alors former un bouchon d’hydroxyde d’aluminium qui obture les pores. Et là une question se pose au passage, est-il bien naturel de boucher les glandes sudoripares pour empêcher la sueur?
A cette étape la sueur bloquée derrière le bouchon va commencer à dissoudre l’aluminium car elle contient un dérivé de l’acide lactique (les ions lactates).
Le lactate d’aluminium ainsi formé va alors solubiliser l’aluminium qui passera vers l’organisme.
Dès lors, en estimant que l’utilisation d’un déodorant est quotidienne et se fera au long terme et chez la femme sur une peau lésée, on ne peut, jusqu'à preuve du contraire, que déconseiller d’employer la pierre d’alun.